L'essentiel du 9 avril 2018

Au sommaire du jour: Hongrie: Victoire du Fidesz aux élections législatives; Allemagne: Un véhicule fonce sur la foule à Münster; Syrie: Probable attaque au chlore à Douma; Irak: Attentat suicide contre le siège d'un parti; Japon: Disparition du réalisateur Isao Takahata; Corée du sud: Condamnation de l'ex-présidente Park.

ZONES CLES : EUROPE | HONGRIE

Victoire du Fidesz aux élections législatives

Le Fidesz, la formation du premier ministre Viktor Orban, remporterait les législatives et conserverait sa majorité des deux tiers au Parlement, selon des résultats partiels. Le chef du gouvernement avait misé sur la dénonciation de l’immigration, facteur selon lui d’insécurité et avait repris à son compte les théories du complot véhiculées jusqu’ici par l’extrême droite, affirmant que Bruxelles et l’ONU désiraient organiser le remplacement des populations d’Europe centrale par les réfugiés venus du Moyen-Orient et d’Afrique. Le parti d’extrême droite Jobbik obtient 19,61 % des suffrages, les socialistes (MSZP) ont recueilli 12,3 %, les Verts (LMP) 6,87 % et DK 5,55 %. Comme ailleurs en Occident, l'électorat libéral et progressiste réside dans les grandes villes tandis que les campagnes restent acquises aux partisans du repli national.

ZONES CLES : EUROPE | ALLEMAGNE

Un véhicule fonce sur la foule à Münster

Alors que le centre-ville de Münster était bondé et les terrasses très animées, un homme à bord d’une camionnette a foncé délibérément dans la foule tuant deux salariés d'un restaurant et blessant une trentaine de personnes. Les premiers éléments de l'enquête semblent écarté la piste islamiste. L'auteur de l'attaque serait un allemand de 48 ans originaire d’Olsberg présentant des troubles psychologiques. Un périmètre de sécurité a été mis en place dans le centre, et les habitants ont été appelés à éviter la zone, notamment pour permettre aux équipes de secours d’intervenir.

ZONES CLES : ASIE | SYRIE

Probable attaque au chlore à Douma

Plusieurs organisations syriennes dont l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et les casques blancs, les secouristes actifs dans les régions sous contrôle de la rébellion, ont alerté sur une attaque au chlore meurtrière survenue après des raids aériens du régime Assad sur Douma. Le bilan de cette attaque sur la dernière poche rebelle de la Ghouta orientale serait d'au moins 80 morts dont 40 par suffocation. Les Etats-Unis ont condamné ces frappes menaçant le régime syrien et ses soutiens d'être tenus responsables. Moscou a pour sa part démenti fermement l’emploi d’armes chimiques.

ZONES CLES : ASIE | IRAK

Attentat suicide contre le siège d'un parti

Deux kamikazes ont activé leur ceinture d'explosifs dans le QG de campagne du parti al-Hal, l'un des plus importants de la province sunnite d'Al-Anbar. Quatre personnes ont été tuées et sept autres blessées, dont une candidate aux législatives qui doivent se tenir en mai. Cette attaque, qui n'a jusqu'ici pas été revendiquée, est survenue dans la province désertique et tribale d'Al-Anbar, peuplée en écrasante majorité de musulmans sunnites. Les élections législatives du 12 mai bénéficiaient jusqu'ici d'un climat sécuritaire plus apaisé, alors que les violences ont grandement décru dans le pays ces derniers mois.

ZONES CLES : ASIE | JAPON

Disparition du réalisateur Isao Takahata

Le réalisateur japonais de films d'animation Isao Takahata, cofondateur du studio d'animation Ghibli et connu pour "Le tombeau des lucioles", "Pompoko", "Mes voisins les Yamada" ou encore "Le Conte de la Princesse Kaguya", est mort à l'âge de 82 ans. Réalisateur engagé, passionné de littérature française et notamment de Jacques Prévert, Isao Takahata avait créé en 1985 le studio japonais d'animation Ghibli avec son cadet, complice et parfois rival Hayao Miyazaki. En 2014, il avait été élevé au grade d'officier de l'Ordre des Arts et des Lettres, une reconnaissance d'un travail artistique hautement apprécié dans l'Hexagone.

ZONES CLES : ASIE | COREE DU SUD

Condamnation de l'ex-présidente Park

L'ex-présidente Park Geun-hye a été jugée coupable d'abus de pouvoir, de corruption et de coercition par un tribunal de Séoul dans le procès du retentissant scandale Choi Soon-sil à l'origine de sa destitution. Elle a été condamnée à 24 ans de prison ainsi qu'une amende de 18 milliards de won. L'ex-présidente avait notamment contraint des entreprises sud-coréennes à verser 59 millions d'euros à deux fondations contrôlées par sa confidente de l'ombre. Park Geun-hye pourra faire appel, mais demeurera en détention avant un nouveau procès. Elle pourrait demander une grâce présidentielle.