Guide des médias d'Afghanistan
Découvrez le paysage médiatique d'Afghanistan, les conditions d'exercice de la presse afghane, la régulation, les associations professionnelles et les médias publics du pays. Retrouvez aussi vos sources d'information favorites avec notre annuaire des médias d'Afghanistan pour suivre les développements de l'actualité de cet Etat d'Asie centrale.
Contexte
Paysage médiatique
Médias nationaux
Contexte historique et actuel d'Afghanistan
Cette page présente de manière succincte le pays, son histoire et revient rapidement sur les derniers points importants de son actualité.
Vue générale: L'Afghanistan est un état enclavé d'Asie centrale entouré par le Pakistan, l'Iran, l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le Tadjikistan et la Chine. Le pays est couvert par le
massif de l'Hindukush et compte plus de 100 sommets dépassent les 6.000 mètres, dont le
Naochak dans le Pamir où le pays culmine à presque 7.500 mètres. Sa capitale, Kaboul, compte parmi les villes
les plus peuplées du pays avec Herat, Kandahâr, Balkh. L'Afghanistan couvre une superficie de 652.230 km² et compte une population multi-ethnique de 38 millions d'habitants comprenant des pachtounes, des Tadjiks, des Hazaras,
des Ouzbeks mais aussi des Aimak, Turkmènes ou encore Baloutches. Les langues les plus parlées sont le pachto et le dari.
Aperçu historique: Lors de l'Antiquité, le territoire de l'actuel Afghanistan est l'un des carrefours de l'Asie centrale. Son histoire est particulièrement mouvementé. La région, qui est occupée de longue date appartient à la Bactriane. Ses ressources
minérales et ses terres fertiles suscitent les convoitises. Sa position sur les routes de la soie aussi. Elle est dominée par les Perses, notamment les Medes puis les Achéminides avant de passer sous le joug d'Alexandre le Grand. Avec
la disparition de ce dernier, la zone voit la constitution des royaumes greco-bactrien et indos-grecs dont la culture dominante est le greco-bouddhisme. Le Royaume indo-parthe leur succède avant d'être remplacé par
l'Empire Kouchan qui repousse les populations Indo-Scythes. La région profite du commerce sur la Route de la soie comme en témoigne la construction des Bouddhas de Bamiyan et l'arrivée des Shvetahûna.
Jusqu'à l'arrivée des Perses islamisés, notamment les Saffarides puis Samanides, le bouddhisme est présent partout en Afghanistan à côté du zoroastrisme. La culture persane renaît à partir de Ghazni. La période prend fin avec le
passage destructeur de Gengis Khan. Avec Tamerlan et ses successeurs, les Timourides, Hérat fut, avec Samarcande, l'un des phares de la période culturelle et artistique brillante, qui couvre le xve siècle, appelée Renaissance timouride.
Hérat fut aussi la capitale de Shah Rukh, plus jeune fils de Tamerlan et père d'Oulough Beg. Le petit-fils de Tamerlan, Babur fonde un royaume à Kaboul puis se lance à l'invasion de l'inde du nord. Il sera à l'origine de la dynastie des
Moghols et désignera deux capitales à son vaste empire : Delhi et Kaboul où il est aujourd'hui enterré aux jardins de Babur. C'est sous la dynastique Moghole que fleurit un échange entre les civilisations persanes et indiennes.
Les siècles suivants furent dominés par les Moghols et les Perses qui se combatirent pour le contrôle de l'Afghanistan. Les tribus afghanes finirent par s'allier pour acquérir leur indépendance mais elles furent défaites par Nadir Shah.
Elles ne furent libérées de la domination perse, indienne ou ouzbèque qu'à sa mort. En 1747, elles trouvèrent en Ahmad Khan, un jeune commandant de Nadir Shah, le leader dont elles avaient besoin. Celui-ci prit le nom de Ahmad Shah.
Il fut à la base de l'empire Durrani, qui perdura jusqu'en 1823. Il est remplacé par l'émirat d'Afghanistan jusqu'en 1926. L'Afghanistan devient alors un enjeu entre l'empire russe et le Royaume-Uni pour la suprémacie en Asie centrale.
Le pays connaît notamment trois guerres contre les Britanniques durant cette période.
Le royaume afghan succède à l'émirat en 1926 et s'étend jusqu'en 1973. Le pays devient une république puis connaît un régime communiste à partir de 1978 après la Révolution de Saur. L'Afghanistan plonge dés lors dans une
première guerre et connaît l'occupation soviétique de 1979 à 1989. A leur départ, le pays sombre dans la guerre civile jusqu'en 1992. Sous l'impulsion des moudjahidin, le pays devient l'État islamique d'Afghanistan mais connaît une
nouvelle guerre jusqu'en 1996, date à laquelle les talibans prennent le pouvoir et instaurent l'Émirat islamique d'Afghanistan. Les moudjahidin s'unissent au sein de l'Alliance du nord pour leur résister entraînant une guerre civile
jusqu'en 2001. Cette année est marquée par l'effondrement du régime taliban et l'arrivée au pouvoir de Hamid Karzai, grâce à la coalition menée par les États-Unis. La nouvelle guerre qui débute prend fin en 2021 avec le retour au pouvoir
des talibans.
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Points sur l'actualité: Les évenements qui surviennent en Afghanistan en 2021 sont largement repris dans les médias internationaux. Entre mai et août, les talibans reprennent les grandes villes du pays souvent sans combats ainsi que 228 districts au
gouvernement afghan qui finit par s'effondrer. Kaboul tombe le 15 août dans un chaos indescriptible tandis que le président Ashraf Ghani s'enfuit. Les occidentaux quittent le pays et organisent un pont aérien à partir de l'aéroport de
Kaboul pour évacuer leurs ressortissants et des milliers de travailleurs afghans ou membres de la société civile qui craignent pour leur vie. Les Américains évacuent leur forces précipitamment. De nombreux equipements militaires
se retrouvent aux mains des talibans. Les Afghans souhaitant fuir le pays se retrouvent pris au piège ou obligé de fuir leur pays par la route, souvent au péril de leurs vies.
Les talibans reprennent rapidement en main le pays. Malgré leurs promesses, nombre de fonctionnaires, d'intellectuels ou de journalistes sont inquiétés. Après avoir tenté de rassurer la communauté internationale, notamment sur
le sort des femmes, ils reviennent rapidement à leur fondamentaux. Les femmes disparaissent de l'espace public, leur accès à l'éducation est limité, leur tenue imposée et leur déplacements contrôlés. Nombre de fonctionnaires sont
par ailleurs inquiété et des policiers et militaires sont victimes d'éxécutions sommaires. Avec le blocus diplomatique et économique du pays, le gel des réserves de la Banque centrale et la suspension de l'aide du FMI, le pays s'enfonce
dans le marasme économique et sanitaire. La pauvreté explose, les épidémies et la famines menace rapidement les populations les plus fragiles.
Les talibans sont par ailleurs confrontés aux attentats et attaques perpétrés par l'Etat islamique qui s'est développé ces dernières années. Les principales victimes de ce terrorisme aveugle sont les minorités du pays, notamment
les chiites de la communauté Hazara déjà visés par les talibans. D'autres minorités comme les hindous et les sikhs sont également visés. Les catastrophes naturelles sont également des menaces pour les populations démunies
comme le séisme à Badghis ou plus récemment le séisme de Khost qui touche des zones rurales et pauvres du sud-est du pays. Des milliers de maisons y sont détruites tandis que le bilan humain fait état d'au moin un millier de morts et
de nombreux blessés. L'aide humanitaire arrive au compte goutte dans ces régions reculées et la crainte d'une épidémie de choléra y plane.
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Paysage médiatique
Cette page présente de manière succincte le pays, son paysage médiatique, ses autorités de régulations, les différentes organisations professionnelles du secteur et les associations de représentation ou de défense des journalistes, le niveau de liberté de la presse, ses médias publics et ses principaux groupes de presse.
Depuis la prise de pouvoir des talibans en août 2021, le secteur médiatique afghan s’est effondré. En trois mois, 43 % des médias ont disparu, et 80 % des femmes journalistes ont cessé d’exercer, souvent contraintes par les interdictions ou l’exil. La censure est omniprésente : interdiction de diffuser musique, images ou voix féminines dans plusieurs provinces. Les talibans ont imposé 11 règles dès septembre 2021, suivies de 17 décrets qui restreignent sévèrement la liberté de la presse. Les journalistes sont confrontés à des menaces, des arrestations arbitraires, et parfois à des actes de torture. Selon l’ONU, plus de 300 atteintes contre la presse ont été recensées en trois ans, dont 130 cas de torture.
Malgré les restrictions croissantes, quelques médias afghans tentent de survivre. Des radios locales, souvent communautaires ou religieuses, subsistent sous contrôle tribal ou provincial. Les chaînes Tolo TV et Ariana News restent actives, mais sous surveillance stricte et contraintes à une autocensure permanente. Les médias gouvernementaux ou affiliés au régime diffusent principalement de la propagande officielle, glorifiant l’Émirat islamique et son chef suprême, désigné comme “Son Excellence le Commandeur des croyants”. Dans 13 provinces, la diffusion d’images d’êtres vivants est interdite, et la voix des femmes est bannie dans certaines zones. Face à cette censure, de nombreux journalistes travaillent dans la clandestinité ou depuis l’exil, comme Naweed Joia, fondateur de la plateforme Taneen, qui informe depuis la France.
L’accès à l’information en Afghanistan reste limité et profondément inégal. En 2025, Internet ne couvre qu’environ 20 % de la population, avec une pénétration inférieure à 5 % dans les zones rurales. La télévision atteint près de 40 % des foyers, ce qui en fait le média dominant, bien que fortement censuré. La radio demeure très présente dans les campagnes, mais elle est soumise à des directives locales et religieuses strictes. Les réseaux sociaux comme Facebook, YouTube et X sont utilisés avec prudence : surveillés, parfois bloqués, et souvent exploités par les autorités pour identifier et arrêter les militants ou les journalistes dissidents.
Depuis la prise de pouvoir des talibans en août 2021, la liberté de la presse en Afghanistan s’est effondrée. Face à la répression, de nombreux journalistes ont fui le pays, donnant naissance à un écosystème médiatique en exil qui joue un rôle crucial dans l’accès à une information indépendante. Selon le JX Fund, 47 médias afghans en exil étaient actifs entre 2021 et 2025 : 57 % ont été fondés avant la chute de Kaboul, puis relocalisés, tandis que 43 % ont été créés depuis l’exil, souvent par des journalistes réfugiés en Europe, au Canada ou aux États-Unis. Parmi les plus influents, on compte Afghanistan International (Londres), Taneen (France) et Afghanistan Women’s Voice (Suisse). Ces médias diffusent via satellite, sites web, réseaux sociaux, podcasts et applications mobiles, contournant les blocages imposés par les talibans. Malgré leur éloignement, ils restent exposés à des menaces, et leurs collaborateurs sur place ou leurs proches peuvent être ciblés par le régime.
Face à la répression, plusieurs femmes journalistes réfugiées ont fondé des médias en exil, transformant le journalisme en acte de résistance. Parmi les initiatives les plus marquantes figurent Rukhshana Media, fondé par Zahra Joya, qui donne la parole aux femmes afghanes et documente les violences du régime ; Zan Times, média d’investigation féministe couvrant les droits des femmes, des minorités et des LGBTQ+ ; Quqnoos TV, chaîne télévisée proposant des programmes éducatifs et sociaux portés par des femmes ; et Begum TV, basée à Paris, qui diffuse des cours, des émissions de santé et des programmes de soutien psychologique pour les Afghanes privées d’éducation et de soins. Ces médias incarnent une forme de journalisme engagé, centré sur les droits humains, la santé, l’éducation et la lutte contre les violences sexistes. Malgré l’exil, leurs fondatrices restent exposées à des menaces, et leurs proches en Afghanistan sont parfois ciblés par le régime.
Malgré les tentatives de censure, les médias afghans en exil rencontrent un succès croissant. En avril 2024, ils cumulaient 36 millions de vues sur YouTube et 6 millions d’abonnés sur Facebook, avec des pics à 50 millions de vues mensuelles pour certaines chaînes comme Afghanistan International. Leur audience est forte dans la diaspora, mais aussi à l’intérieur du pays, où près de 40 % des internautes afghans contournent les restrictions via VPN et messageries cryptées. La télévision reste un vecteur essentiel : 27 % des médias exilés utilisent des formats télévisés accessibles par satellite.
Malgré leur impact, ces médias restent économiquement vulnérables. 90 % de leur budget provient de financements internationaux (ONG, fondations, institutions européennes). Les coûts liés à l’exil sont élevés : production audiovisuelle, hébergement sécurisé, protection des journalistes. En l’absence de modèle économique durable, plusieurs médias risquent la fermeture si les financements se tarissent.
Certains médias exilés maintiennent des réseaux de correspondants en Afghanistan, malgré les risques. Les informations sont transmises via messageries cryptées (Signal, ProtonMail, VPN), pour éviter la surveillance du GDI, le renseignement taliban. Les journalistes sur place travaillent dans la clandestinité, parfois sous pseudonyme, au péril de leur vie. Depuis 2024, plus de 215 violations contre des journalistes ont été recensées, dont 40 arrestations et 10 détentions prolongées. Ce journalisme souterrain permet de documenter les violations des droits humains, les manifestations féminines et les crises locales.
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Médias et sources d'informations pour l'Afghanistan
L'actualité afghane est diffusée par différents supports d'informations: agences de presse, journaux quotidiens et hebdomadaires, magazines et revues, stations de radios, chaînes de télévisions, portail internet. Les nouvelles présentées par les médias afghans peuvent être complétées par les rubriques d'actualités dédiées au pays de sources d'informations étrangères. (La liste n'est pas exhaustives).
Cette liste de médias n'est plus à jour
Code langue: ara: arabe | eng: anglais | fra: français | fas: persan | prs: dari | pus: pashto
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 Afghanistan
Retrouvez une sélections d'informations et de liens utiles sur le pays.
Informations clés
Capitale : Kaboul
Superficie : 652.864 km2
Population : 31.800.000
Alphabétisation : 28 %
Langues : dari, pashto (officielles) persan
Domaine internet : .af
Utilisateurs internet : 1,86 M
Liberté indiv. : non libre
Liberté presse : non libre
Pays voisins : Iran, Ouzbékistan, Pakistan, Kirghizistan, Turkménistan, chine
Liens en relation
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Gouvernement
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Démolinguistique
Panorama de la presse
Liberté d'expression
Livres en relation
Ptit Futé Afghanistan, de Collectif, Petit Futé, 2013 ISBN: 978-2746959378 Acheter sur Amazon
Afghanistan,
de Firouzeh Nahavandi et Mathieu Guidère, De Boeck, 2014 ISBN: 978-2804185282 Acheter sur Amazon
Voir aussi
Médias d'Iran
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