L'essentiel du 1er mai 2017

Une sélection des unes de presse et des principaux sujets d'actualité du jour qui ont été traités, analysés et commentés dans les médias internationaux.

France Dans un contexte où l'abstention à gauche comme à droite semble être le choix de nombre d'électeurs, d'une progression des idées frontistes dans la société et de sondages défavorables aux deux candidats, le risque d'une arrivée au pouvoir de l'extrême droite devient possible. Même si elle était battue, un score de 40% voir plus serait une formidable victoire psychologique lui ouvrant un boulevard pour les législatives. M. Le Pen peut s'énorgueillir de ne pas avoir à combattre comme son père en 2002 un Front républicain devenu inexistant. Elle attire même à elle de nouveaux alliés avec lesquels elle passe un accord de gouvernement à l'instar de N. Dupont-Aignan ou de ralliements provenant de la droite de la droite républicaine comme celui de C. Boutin. Elle peut également compter sur le positionnement anti-Macron de composantes de la droite comme Sens commun qui sans appellé à voter pour elle, n'appelle pas non plus a voter pour le candidat d'En Marche. Elle peut aussi bénéficier des votes d'électeurs de droite et de gauche qui voient en E. Macron un plus grand danger qu'elle. Dans le même temps, les syndicats avancent en ordre dispersés même si ils sont unanimes pour barrer la route au FN tandis que l'église est elle aussi divisée. Contrairement à 2002 où l'Eglise de France avait appeller au vote contre le FN, les évêques peinent à prendre position et la communauté catholique avance en ordre dispersé, peu aidé sur la question par le pape François qui ne prend pas position sur la présidentielle française. Néanmoins, l'accord de gouvernement que M. Le Pen a passé avec le leader de Debout la France et la remise à plus tard de la sortie de l'euro et de l'Europe laisse planer nombre de questions sur son programmes qui manque plus que jamais de crédibilité. Dans le même temps, les évênements semblent donner raison à E. Macron sur la recomposition du paysage politique français et la fin des grands partis de gouvernement. En cette fin de semaine, il favorise la mémoire aidé en cela par les prises de position claires en sa faveur de résistants comme celle de l'ancien secrétaire de Jean-Moulin ou le rappel à l'histoire d'autres résistants sur l'arrivée d'Hitler ou de Pétain au pouvoir. Néanmoins, force est de constater que les sondages le donne en baisse du fait d'une forte progression de l'abstention et d'une forte mobilisation de l'électorat frontiste. De son côté JL Mélanchon était sur TF1 pour mettre en garde son électorat contre l'embrasement général que représente le choix de Le Pen tout en appelant E. Macron à faire un geste. Son électorat est tres courtisé notamment par M. Le Pen. Un sondage Odoxa-Le Point montrait d'ailleurs que 19% des électeurs de JL Mélenchon pourraient voter M. Le Pen au second tour, contre 40% à Emmanuel Macron. La droite elle se mobilise avec le lancement d'un site internet de risposte républicaine pour contrer les idées le pen.

Italie L'ancien chef du gouvernement a été largement réélu au sein du parti orienté centre-gauche, avec la légitimité d'une primaire ayant mobilisé davantage que prévu. Matteo Renzi a recueilli autour de 70 % des voix. Près de 2 millions de personnes ont voté ce qui représente un net tassement par rapport aux scrutins précédents qui frôlaient les 3 millions, mais bien moindre que ne le laissait redouter une terne campagne sans grand enjeu. Aux primaires de décembre 2013, il avait été élu avec près de 68 % des voix sur plus de 2,8 millions de votants. Matteo Renzi avait démissionné après son cinglant échec au référendum de la réforme constitutionnelle dont il avait fait son cheval de bataille.

Argentine Les "Mères de la Place de Mai", qui réclament inlassablement la vérité sur le sort de leurs enfants, disparus durant la dictature argentine, ont célébré à Buenos Aires le 40e anniversaire de leur premier rassemblement. Le 30 avril 1977, elles étaient 14 rassemblées devant le palais présidentiel, alors occupé par les militaires depuis le coup d'État de mars 1976. Femmes au foyer pour la plupart, ces Argentines avaient osé invectiver la junte alors que la répression battait son plein. Ils sont 30.000 opposants à avoir été éliminés par la milice de droite Triple A ou par la dictature, en vigueur en Argentine de 1976 à 1983. L'arrivée au pouvoir de Nestor Kirchner en 2003 avait relancé leurs espoirs.

* Les unes des journaux en partie reproduites et utilisées dans notre montage photo servant à illustrer la journée du 1er mai 2017 sont celles de : Miami Herald, The Washington Post, The Wall Street Journal, Diario 2001, Pagina 12, El Mundo, Corriere della Sera, La Repubblica, The Times, The National, The Journal, The Herald