L'essentiel du 30 avril 2017

Une sélection des unes de presse et des principaux sujets d'actualité du jour qui ont été traités, analysés et commentés dans les médias internationaux.

France Le ralliement de N. Dupont-Aignan à M. Le Pen avec laquelle il a signé un accord politique passe mal, notamment à droite et jusque dans son parti Debout la France où plusieurs défections ont été enregistrées tandis que des habitants de Yerres où il est maire manifestent leur mécontentement. Néanmoins, le Conseil national du mouvement approuve l'orientation prise et le rapprochement indique une progression des idées du FN dans l'opinion. N. Dupont-Aignan qui a toujours combattu le FN et dénoncé son programme qu'il jugeait pas sérieux, a finalement cédé à la proposition de M. Le Pen de le nommer Premier ministre si elle était élu. L'alliance est un appel à d'autres défections dans le camp de la droite où les rancoeurs de la défaite prennent le pas sur l'unité. Interrogé sur le sujet alors qu'il rencontre le monde agricole, E. Macron voit dans ce mariage des deux mouvements souverainistes un éclairssissement des positions et une combine d'appareil qui a vocation à régler les problèmes de crédibilité de M. Le Pen et les problèmes de financement de M. Dupont-Aignan. Nombre de détracteurs y voient également une union contre nature entre gaullistes et extrême droite. En effet, malgré la position de F. Fillipot, De Gaulle divise largement le FN qui acceuille une grande partie de ses ennemis jurés. M. Le Pen avait d'ailleurs une position tranchée en 2015 sur De Gaulle et l'Algérie française. A droite, ce ralliement est qualifié de trahison, d'"immense faute", de "honte". Ce mélange des genres entre familles antagonistes pousse A. Juppé a prévenir que la France court au désastre en cas d'élection de M. Le Pen. Il annonce un séisme géopolitique, un désastre économique et une défaite morale. Alors que la veille la sortie de l'euro était présenté comme n'étant plus un préalable après l'union avec Debout la France, M. Le Pen annonce la mort de l'euro. Dans le même temps, un cadre du FN plaide pour la création d'un ordre des journalistes visant a museler et avoir sous contrôle la presse en contradiction avec la liberté d'expression réclamé par le FN. Néanmoins certain observent que cette demande n'est valable que dans le cas où elle sert ses intérêts. L'argument pourrait néanmoins faire mouche auprès de certain électeurs alors même que le droit des médias et la liberté de la presse sont déjà très encadré.

Turquie Une étape supplémentaire dans la censure et la répression dont sont victimes les Turcs depuis le coup d’Etat raté de juillet 2016 a été prise par le gouvernement avec la suppression des très populaires émissions télévisées de rencontres amoureuses et le licendiement de près de 4 000 fonctionnaires. L’organisme de surveillance en ligne Turkey Blocks a également signalé le blocage de l’encyclopédie en ligne Wikipédia. Ces dernières années, les autorités turques ont bloqué temporairement à plusieurs reprises les accès à des réseaux sociaux populaires comme Facebook et Twitter, notamment à l’occasion de grandes manifestations contre le pouvoir ou d’attaques terroristes.

Italie D'après un sondage de l’institut Ixe, l'ancien premier ministre Matteo Renzi paraît assuré de reprendre la direction du Parti démocrate (PD) malgré sa cinglante défaite lors du référendum constitutionnel de 2016. Il devrait obtenir près de 60 % des suffrages, loin devant ses deux rivaux, Andrea Orlando et Michele Emiliano. Populaire dans son camp, il aura néanmoins du mal à contenir la poussée du Mouvement Cinq-Etoiles (M5S) lors des élections législatives de mai 2018. La formation de Beppe Grillo, favorable à une sortie de l’euro, est crédité de 30 % des intentions de vote, avec trois à huit points d’avance sur un PD fragilisé par les divisions entre les partisans de Matteo Renzi et l’aile gauche du parti.

Russie Des manifestants ont défilés contre un éventuel nouveau mandat du président Vladimir Poutine, bravant l'interdiction des autorités dans plusieurs villes de Russie. Réunis sous le slogan "Nadoïel" (Nous en avons assez de lui) faisant référence au président russe, les manifestants ont répondu à l'appel du mouvement Open Russia, fondé par l'opposant russe en exil et ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski. D'après l'organisation OVD-Info, plusieurs centaine de personnes ont été arrétées. Plus d'un millier de personnes avaient été arrêtées le 26 mars à Moscou lors de rassemblements de l'opposition interdits par les autorités, qui avaient réuni des dizaines de milliers de personnes à travers le pays.

* Les unes des journaux en partie reproduites et utilisées dans notre montage photo servant à illustrer la journée du 30 avril 2017 sont celles de : Le Monde, El Correo, Ouest France, La Stampa, El Mundo, Courrier Picard, La Voix du Nord, La Nacion, Libération, Le Parisien, L'Echo Républicain, El comercio