L'essentiel du 26 juillet 2018

Au sommaire du jour: Turquie: Adoption d'une loi antiterroriste remplaçant l’état d’urgence; Colombie: Démission de l'ancien président Uribe de son mandat au Sénat; Nouvelle Zélande: Création d'un congé pour les victimes de violences conjugales; Nigeria: Fronde au sein du parti au pouvoir avant la présidentielle; Pakistan: Attentat-suicide meurtrier à Quetta lors des législatives; Hongrie: Mise en place d'une taxe sur les organismes pro migrants.

ZONES CLES : ASIE | TURQUIE

Adoption d'une loi antiterroriste remplaçant l’état d’urgence

Le Parlement turc a adopté une nouvelle législation antiterroriste controversée qui reprend plusieurs mesures de l’état d’urgence mis en place après le putsch manqué de juillet 2016 et levé la semaine dernière. Les détracteurs du texte présenté par l'AKP accusent le gouvernement de vouloir pérenniser l’état d’urgence avec cette loi qui renforce considérablement les pouvoirs des autorités. Elle permettra également de continuer de limoger des fonctionnaires liés à des "groupes terroristes" et encadrera les manifestations et les rassemblements. Par ailleurs, les autorités ont levé la révocation des passeports de plusieurs milliers de personnes liées à des suspects.

ZONES CLES : AMERIQUE | COLOMBIE

Démission de l'ancien président Uribe de son mandat au Sénat

L'ancien président colombien, l'influent Alvaro Uribe, a annoncé sa démission de son mandat au Sénat après que la Cour suprême colombienne l’a mis en examen dans une affaire de corruption. Depuis plusieurs années, l'ex-chef de l’Etat a été impliqué dans un épineux conflit juridique en raison de sa proximité avec des groupes paramilitaires affiliés à la droite et les cartels de la drogue. Durant sa carrière politique il a notamment été soupçonné par la DIA (Defense Intelligence Agency) de collaborer avec le cartel de Pablo Escobar. Il pourrait être également impliqué dans le viol de la journaliste Claudia Morales qui a toujours refusée de dévoiler le nom de son agresseur.

ZONES CLES : OCEANIE | NOUVELLE ZELANDE

Création d'un congé pour les victimes de violences conjugales

Le Parlement néo-zélandais a voté une loi créant un congé rémunéré spécifique pour les victimes de violences conjugales. Ce congé doit permettre de les aider à échapper à leur foyer, à mettre un terme aux violences et d’obtenir de l’aide sans craindre de perdre leur emploi. Cette nouvelle législation a été adoptée alors que les statistiques montrent que le pays est un des pays développés les plus touchés par les violences conjugales. Le taux d’homicide commis au sein de la famille est plus de deux fois plus élevé dans cet Etat du Pacifique sud qu’en Australie, au Canada ou en Grande-Bretagne. La Nouvelle-Zélande est pionnière dans la défense des droits des femmes.

ZONES CLES : AFRIQUE | NIGERIA

Fronde au sein du parti au pouvoir avant la présidentielle

Le président Buhari, qui compte briguer un second mandat aux élections de février 2019, vient d’essuyer un revers cuisant à l’approche des primaires de son parti, avec la défection d'une cinquantaine de parlementaires de son propre camp. Les dissidents, dont le très influent Rabiu Kwankwaso qui a été pressenti comme un candidat potentiel pour la présidentielle, ont rejoint le parti d’opposition, Parti démocratique populaire (PDP). Ils critiquent Buhari pour son inefficacité à lutter contre la corruption et l’insécurité chronique. Cet épisode intervient alors qu'une trentaine de partis dont le PDP ont formé une alliance contre la candidature du chef de l’Etat à sa propre succession.

ZONES CLES : ASIE | PAKISTAN

Attentat-suicide meurtrier à Quetta lors des législatives

Alors que les Pakistanais étaient appelés aux urnes pour des élections législatives déjà sous haute tension, un attentat suicide a visé un bureau de vote de Quetta au Balouchistan faisant 31 morts et 70 blessés. L’attentat a été revendiqué par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). Quetta, connait de fréquents attentats comme celui mi-juillet qui avait endeuillé la région en tuant 153 personnes. Les législatives pourraient porté au pouvoir l’ex-champion de cricket Imran Khan, au terme d’une campagne assombrie par des attentats et des accusations d’interférence de l’armée et marquée par une plus grande visibilité des partis religieux extrémistes.

ZONES CLES : EUROPE | HONGRIE

Mise en place d'une taxe sur les organismes pro migrants

Le parlement hongrois a adopté une loi controversée taxant de 25% les dons perçus par des organismes traitant des migrations. Extrêment vague, le texte vise à pousser les personnes travaillant sur ce sujet à l’autocensure faute de savoir s’ils tombent sous le coup de la loi. Sont visées toutes les initiatives éducatives, les campagnes médiatiques et les "activités de propagande". Pour l’exécutif, il s’agit de "lutter contre l’immigration" et de renforcer la protection des frontières du pays. Viktor Orban espère par ailleurs que sa ligne autoritaire triomphera au sein du PP lors des élections européennes de 2019 et permettra de mettre un terme aux poursuites de Bruxelles.