L'essentiel du 2 octobre 2017

Au sommaire du jour: Espagne: Le fossé se creuse entre Barcelone et Madrid; Philippines: Duterte pointé par une enquête de corruption; France: Attaque meurtrière au couteau à Marseille; Suède: Face à face tendu entre antifacistes et néonazis; Cameroun: Déclaration d'indépendance de l'Ambazonie; Canada: Cinq blessés dans une attaque terroriste.

ZONES CLES : EUROPE | ESPAGNE

Le fossé se creuse entre Barcelone et Madrid

Mis en place par le Parlement catalan, le simulacre d'élection démocratique, interdit par la Cour suprême mais soigneusement bâtie sur le rejet de l'Etat de droit espagnol par ses organisateurs au nom de l'autodétermination d'un peuple a bel et bien eu lieu. Le scrutin, entaché par les irrégularités et les entorses aux règles électorales censées l'encadrer n'a démontré qu'un gouvernement catalan prêt à toutes les entorses pour garantir son scrutin malgré son incapacité à organiser un référendum crédible. La campagne elle même n'a pas laissé de place aux opinions qui lui étaient défavorables. Seule la voix indépendantiste a eue droit au chapitre tans dans la rue que dans la presse catalane largement acquise aux séparatistes. Elle a laissé croire au soulèvement de tout un peuple faisant oublié que plus d'un catalan sur deux restaient attaché à l'Espagne. Elle a montré l'incapacité des Mossos d'Esquadra à faire respecté les lois nationales et interroge sur leur indépendance du pouvoir politique catalan. Elle a aussi occulté les raisons profondes de cette aspiration à l'indépendance. Mais ce que l'opinion internationale retiendra, ce sont les violences policières de la Guardia Civile passées en boucle sur les télévisions du monde entier et dont le bilan oscille entre une centaine de blessés pour Madrid et près de 900 par Barcelone. Rajoy, resté ferme face à ce qu'il considère comme une attaque contre l'État de droit, s'est félicité de l'échec du référendum mais est tombé dans le piège des séparatistes catalans qui l'ont poussé à la faute. Sous la pression de l'opposition, il a néanmoins entrouvert une porte à un dialogue qui semble aujourd'hui plus impossible que jamais, en annonçant son intention de réunir l'ensemble des formations parlementaires pour réfléchir à la situation. Mais le mal est fait. Puigdemont, a beau jeu de dénoncer la violence injustifié de l'Etat espagnol tout en remettant de l'huile sur le feu en préparant une déclaration unilatérale d'indépendance tandis qu'une quarantaine d'organisations syndicales, politiques et sociales de Catalogne ont lancé un appel à la grève générale dans la région en réaction à l'intervention de l'Etat espagnol. Catalogne et Espagne sont dans l'impasse.

ZONES CLES : ASIE | PHILIPPINES

Duterte pointé par une enquête de corruption

Le président Duterte a riposté aux accusations de corruption portées contre lui par Melchor Arthur Carandang du bureau du médiateur chargé de la lutte anticorruption en annonçant qu'il refusait de coopérer à son enquête. Cette déclaration vient en contradiction avec ses affirmations de la semaine dernière dans lesquelles ilavait confiance dans l'impartialité de cette juridiction. Il lui serait notamment reproché au président de ne pas avoir déclarés de fortes sommes d'argent présentes sur son compte. L'enquête fait suite à une plainte du sénateur d'opposition, Antonio Trillanes, qui affirme que M. Duterte a détourné des fonds publics pendant ses deux décennies à la mairie de Davao, la grande ville du sud.

ZONES CLES : EUROPE | FRANCE

Attaque meurtrière au couteau à Marseille

Deux jeunes femmes ont été tuées à coups de couteau sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille par un homme qui, selon des témoins, a crié "Allah Akbar", avant d'être abattu par des militaires de l'opération Sentinelle. L'homme connu des services de police depuis 2005 sous sept identités différentes pour des faits de droits commun serait un jeune tunisien en situation irrégulière. Le parquet antiterroriste s'est saisi des faits et a ouvert une enquête. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb est néanmoins resté réservé sur la nature terroriste des assassinats tandis que la classe politique faisait part de son indignation. L'EI a renvendiqué l'attaque un peu plus tard.

ZONES CLES : EUROPE | SUEDE

Face à face tendu entre antifacistes et néonazis

Une manifestation de néonazis du Nordiska motsåndsrörelsen (NMR) a été interrompue par une importante contre mobilisation de plusieurs milliers de militants antifascistes. Si les membres du NMR ont raté leur manifestation, ils ont néanmoins réussi à monopoliser le débat dans le pays. L'évènement qui se tenait en paralèlle au salon du livre de Göteborg a nécéssité le déploiement de plus d'un milliers de policiers pour éviter des affrontements entre les partisans des deux camps. Ultraminoritaire, le MNR créé en 1997 est en pleine expansion. Il inquiète l'ensemble de la classe politique y compris le chef de file de l’extrême droite, Jimmie Åkesson, qui en demande l'interdiction.

ZONES CLES : AFRIQUE | CAMEROUN

Déclaration d'indépendance des régions anglophones

La crise qui affecte le Cameroun à franchie un nouveau cap avec la proclamation d'indépendance symbolique des régions anglophones sous le nom d'Ambazonie. Les séparatistes anglophones ont choisi le jour commémorant le 56e anniversaire de la réunification des parties anglophone et francophone du Cameroun, en 1961, pour proclamer cette indépendance. Des incidents ont émaillé la journée notamment à Bamenda et et à Kumba où sept personnes ont été tué par les forces de l'ordre. Le président Paul Biyas a condamné tous les actes de violences et a appelé au dialogue.

ZONES CLES : AMERIQUE | CANADA

Cinq blessés dans une attaque terroriste

Un policier a été poignardé et quatre autres personnes ont été renversées par un individu à Edmonton dans la province de l'Alberta. L'homme a finalement été arrêté. Il s'agit d'un demandeur d'asile somalien connu des services de renseignement. L'attaque qui a suscité l'indignation de la classe politique et du Premier ministren Justin Trudeau a été qualifiée d'attaque terroriste par les forces de l'ordre. Elle rappelle les modes opératoires d'attaques à la voiture-bélier dans plusieurs capitales européennes mais aussi une attaque en octobre 2014 au Québec où un militaire avait été tué.