Guide des médias de Suède

Vue générale

: La Suède est l'un des pays qui composent la Scandinavie et le plus étendu. Son littoral est baigné par les eaux de la mer Baltique et du Golfe de Botnie à l'est et par le Kattegatt au sud-ouest, un espace maritime qui la sépare du Jutland. L'ouest de son territoire est montagneux avec les Alpes scandinaves. Le pays comprend de vastes forêts, de nombreux lacs dont le Vänern et le Vättern qui comptent parmi les plus grands d'Europe et des milliers d'îles dont les plus grandes sont Gotland et Öland. Les voisins direct du pays sont le Danemark, la Norvège et la Finlande mais les pays Baltes, la Pologne ou encore l'Allemagne en sont proche. Sa capitale, Stockholm, compte parmi les villes les plus peuplées du pays avec Göteborg, Malmö ou encore Uppsala. La Suède couvre une superficie de près de 450.000 km² et compte une population de 10,47 millions d'habitants en 2022. La langue officielle est le suédois mais des langues minoritaires comme le finnois ou le saame y sont également parlées. Ce pays développé et démocratique est une monarchie constitutionnelle.

Peuplée dés l'âge de Pierre, la région connait une forte poussée démographique pendant l'âge du bronze accompagné d'un important développement de l'agriculture. Le peuple germanique des Suiones ou suédois est déjà connu par Tacite en l'an 98 et prend son essor avec la période viking des IXe et Ve siècles et la christianisation de la région. Les Varègues (ou Rus', déformation slave de Ruotsi en finnois) étendent leur domination vers l'est de la mer Baltique, dans les pays Baltes, la Russie et l'Ukraine. Ils y fondent notamment Novgorod puis la principauté médiévale de Rus' de Kiev. Ils exploitent notamment les routes commerciales de la Volga et des Varègues aux Grecs.

La Finlande passe sous domination suédoise à partir de 1362. Le pays s'unit en 1397 à la Norvège et au Danemark dans l'union de kalmar sous l'impulsion de Marguerite Ière de Danemark. La Suède retrouve son indépendance en 1523, avec Gustave Eriksson Vasa qui accède au trône sous le nom de Gustave Ier. Ce roi bâtisseur et pacifique, est souvent considéré comme le père de la nation suédoise. Le pays voit l'adoption de la réforme protestante, la consolidation de l'Etat et la participation accrue des bourgeois aux décisions publiques avec la création du Riksdag. Au cours du XVIIe siècle, la Suède s’affirme progressivement comme une grande puissance européenne, et développe un empire colonial.

Cette position de force s’écroule au XVIIIe siècle. La Grande guerre du Nord livrée contre la Russie porte un coup au pays et marque le début d'une lente période de déclin qui se solde par sa chute à l'issue de la guerre de Finlande. La Russie s’octroie en 1809 la moitié est du pays qui devient le grand-duché de Finlande, sous administration russe. La même année, la Suède devient une monarchie constitutionnelle. Le maréchal français Jean-Baptiste Bernadotte est élu héritier du trône puis roi de Suède sous le nom de Charles XIV. Sa dynastie règne toujours sur la Suède. Le reste du XIXe siècle et le début du XXe siècle sont marqués par un transfert lent du pouvoir du roi vers le Riksdag. Le pays connait durant cette période une forte émigration vers le nouveau monde.

La Suède est également connue pour les prix Nobel dont la 1ere attribution a lieu à l’Académie royale suédoise de musique à Stockholm en 1901. Depuis 1902, les prix sont officiellement décernés par le roi de Suède. La Suède parvient à conserver sa neutralité pendant la Première et la Seconde Guerres mondiales, à l’exception notable du soutien logistique et militaire apporté à la Finlande lors de la tentative d’invasion soviétique de 1939-1940. À la suite de l'échec de l'instauration d'une union de défense scandinave, le pays persiste dans sa politique de neutralité au cours de la guerre froide et n’est jusqu’à aujourd’hui membre d’aucun traité d’alliance militaire. Toutefois, elle adhère à l’Union européenne en 1995.

Point sur l'actualité récente

: Ces derniers mois ont été marqués par différents sujets. C'est néanmoins l'épidémie de Covid qui a été particulièrement présente dans les médias suédois ces deux dernières années. Les autorités ont récemment fait un bilan critique de leur gestion singulière du covid marqué par une absence de confinement. Avec 17.000 morts liés au Covid-19 pour 10 millions d’habitants, le pays affiche un taux de mortalité légèrement inférieur à la moyenne européenne. Le pays recommande cependant une quatrième dose de vaccin pour les personnes âgées tout en écartant la vaccination des plus jeunes.

L'autre grand sujet traité régulièrement par la presse a été le sort de la minorité nationale des Samis qui a longtemps été persécutée. Certaine avancées comme la reconnaissance de leurs droits sur leurs terres ancestrales leur ont valu des représailles. Les autorités ont par la suite annoncé la mise en place d'une commission vérité pour enquêter sur les persécutions et abus de l'assimilation dont la minorité samie a été victime depuis la colonisation de la Laponie. L'annonce fait suite à une décision similaire de la Finlande. Peu de temps après, c'est à l'Eglise de présenter des excuses. Elle regrette particulièrement les études raciales permises, le parcage des enfants et la destruction de leur identité. Ces avancées n'empêchent pas la validation par les autorités d'un projet controversé de mine de fer en territoire Sami.

L'arrivée au pouvoir mouvementé de Magdalena Andersson a également été largement commenté dans la presse. Après son élection et sa démission en moins de 24h, l'ex-ministre des finances a été réélue Première ministre par le Parlement par 173 voix contre 101 et 75 abstentions. Elle se retrouve malmenée par la presse et l'opposition lors de sa mise en cause dans le scandale du Städgate. L'affaire révélée par Expressen fait polémique pour des raisons de sécurité.

La guerre en Ukraine et ses conséquences en Suède sont également relayé dans les médias. Après deux siècles de neutralité, le pays s'apprête à des changements géopolitiques en déposant sa candidature dans l'OTAN. Cette décision, largement soutenue par la population et la classe politique a été précipitée par l'invasion russe en Ukraine. Un rapprochement avec l'organisation atlantiste germait pourtant depuis longtemps. Cette volonté s'amplifiait au fil des incursions russes dans le ciel comme en mars ou en avril derniers, et dans ses eaux territoriales comme celle d'octobre 2014 ou de septembre 2020. Par ailleurs, les nombreuses pressions et autres intimidations de Moscou ne doivent pas être oubliées. En début d'année, la Suède avait du renforcer les défenses de Gotland du fait de la présence inabituelle et menaçante de navires russes au large de ses côtes.

Plus tôt, ces différentes provocations avaient déjà poussé le pays a augmenter à nouveau son budget militaire, qu'elle avait déjà renforcé de 40% en 2020. La Suède avait du rétablir la conscription en 2017 pour les mêmes raisons. Le pays a également créé récemment une agence contre les campagnes de désinformation. Stockholm se trouve néanmoins confronté à l'opposition d'Ankara pour son entrée dans l'OTAN. Erdogan lui reproche ses affinités avec les partis Kurdes. Ankara a notamment demandé à Stockholm de modifier ses lois pour répondre à ses exigences et obtenir son soutien malgré les tentatives de conciliation entreprises.