L'essentiel du 4 septembre 2018

Au sommaire du jour: Brésil: Indignation après l'incendie du Musée national de Rio; Maurice: L'île Maurice revendique les îles Chagos devant la CPI; Birmanie: Deux journalistes condamnés pour atteinte au secret d'Etat; Irak: Sadr et Abadi forment une large coalition gouvernementale; Libye: Tripoli bascule à nouveau dans les combats de milices: Royaume-Uni: Les conservateurs craignent l'infiltration de brexiters.

ZONES CLES : AMERIQUE | BRESIL

Indignation après l'incendie du Musée national de Rio

Le Musée national de Rio, l’un des plus anciens musées du Brésil, qui compte plus de 20 millions de pièces de valeur a été entièrement ravagé par les flammes lors d'un incendie dont l'origine est encore inconnue. Malgré la rapidité des secours, le sinistre incontrôlable a ravagé une grande partie des collections de ce joyau culturel. Le sinistre a provoqué la colère et l'indignation des Brésiliens qui dénoncent les coupes budgétaires à l’origine du manque de sécurisation. Créé par le roi Jean VI et ouvert en 1818, le Musée national, ancien palais impérial, compte parmi les musées les plus anciens et les plus prestigieux du Brésil. Deux cents ans de travail, de recherche et de connaissances ont été perdus.

ZONES CLES : AFRIQUE | MAURICE

L'île Maurice revendique les îles Chagos devant la CPI

Maurice à lancé une procédure devant la Cour internationale de justice (CIJ) revendiquant sa souveraineté sur les îles Chagos. Selon les autorités du pays, la cession de l'archipel au Royaume-Uni en 1965 se serait faite sous la contrainte. Le Royaume-Uni s’était servi des pourparlers sur l’indépendance de Maurice pour parvenir à ses fins. La séparation de l’archipel de 55 îles a été suivie de l’expulsion d’environ 2.000 Chagossiens pour faire place à la base militaire de l’île de Diego Garcia. Construite dans les années 1970, cette base dont le bail court jusqu'en 2036 est ouverte aux forces américaines qui s'en sont servit pour les campagnes de bombardement américaines en Afghanistan et en Irak.

ZONES CLES : ASIE | BIRMANIE

Deux journalistes condamnés pour atteinte au secret d'Etat

Deux journalistes birmans de l'agence Reuters qui avaient été arrêtés lors d'une enquête sur l'assassinat de dix Rohingyas dans le village d’Inn Din par l'armée ont été condamnés à sept ans de prison. Les conditions de leurs arrestations restent floues, les deux hommes auraient été piégés par des policiers qui leurs auraient remis des documents confidentiels sur le massacre. Un officier de police avait reconnu cette manipulation devant le tribunal tandis que l'armée avait fini par reconnaitre l'exécution des Rohingyas. La décision de justice a provoqué de nombreuses réactions. Nombre d'observateurs estiment que le processus démocratique engagé par le pays il y a sept ans est terminé.

ZONES CLES : ASIE | IRAK

Sadr et Abadi forment une large coalition gouvernementale

Un accord de coalition gouvernementale a été trouvé entre seize formations politiques dont celles du du leader chiite Moqtada Sadr et du premier ministre sortant Haïder Al-Abadi. La coalition rassemble 177 députés soit plus de la moitié des 329 parlementaires élus lors de législatives largement boycottées. Le chef de gouvernement sortant, soutenu par l’Occident mais arrivé troisième aux législatives avec 42 sièges, peut ainsi conserver son poste. L'accord est intervenu juste avant la première session du nouveau Parlement. L'entrée de Moqtada Sadr dans la coalition indique la fin de son union avec le parti proche de l'Iran, l’Alliance de la Conquête d’Hadi Al-Ameri, qu'il avait annoncé mi-juin.

ZONES CLES : AFRIQUE | LIBYE

Tripoli bascule à nouveau dans les combats de milices

Alors qu'un calme relatif s'était installé depuis dix-huit mois dans la capitale libyenne laissant présagé des élections en fin d'année, des combats meurtriers ont éclatés entre milices. Selon les observateurs, cette dégradation de la situation politico-militaire éloigne la perspective de tenir des élections législatives et présidentielle avant la fin de l’année, comme les protagonistes du conflit en avaient pris l'engagement à Paris fin mai. La 7e Brigade, principale milice de Tarhouna, serait à l'origine de cette flambée de violence. L'annonce de la prochaine réouverture de l'aéroport international de Tripoli aurait excerbé les convoitises des milices exclues d'une entente qui profite des ressources de l'Etat.

ZONES CLES : EUROPE | ROYAUME UNI

Les conservateurs craignent l'infiltration de brexiters

Alors que leur parti fait face à un afflux suspect de nouvelles adhésions depuis le début de l'été, les conservateurs britanniques soupçonnent des partisans du "Brexit dur" de vouloir infiltrer le parti pour influencer sa ligne politique. Le phénomène inquiète notamment les europhiles qui redoutent que ces nouveaux venus fassent bouger les lignes au sein d’une formation divisée. L'appel de l’homme d’affaires Arron Banks, cofondateur du mouvement pro-Brexit Leave.EU les conforte dans cette idée. Soupçonné de collusion avec la Russie, il appelle ses partisans à rejoindre les conservateurs pour favoriser l’élection d’un chef de parti favorable à un Brexit dur en cas d'une démission de Theresa May.