L'essentiel du 4 juillet 2018

Au sommaire du jour: Allemagne: Merkel renonce à sa politique migratoire pour sauver sa coalition; Etats-Unis: L’avortement au cœur de la bataille pour la Cour suprême; Pologne: Difficile application de la réforme judiciaire à la Cour suprême; Malaisie: Interpellation de l'ex-Premier ministre Razak pour corruption; Tunisie: Première femme élue à la tête de la municipalité de Tunis; Cameroun: Annonce du report d'un an des élections législatives.

ZONES CLES : EUROPE | ALLEMAGNE

Merkel renonce à sa politique migratoire pour sauver sa coalition

Après avoir fait l’objet d’une remise en cause sans précédent de l’intérieur de sa coalition, la chancelière allemande a réussi à sauver son gouvernement en acceptant de renoncer définitivement à sa politique migratoire généreuse. Nombre d'observateurs estiment néanmoins que ce répit sera de courte durée et qu'elle aura le plus grand mal a restaurer son autorité et consolider la fragile coalition gouvernementale. Elle reste en effet une cible privilégiée pour les courants conservateurs les plus durs, y compris donc au sein de sa propre famille politique, notamment en raison de sa décision en 2015 d’ouvrir l’Allemagne à des centaines de milliers de candidats à l’asile.

ZONES CLES : AMERIQUE | ETATS UNIS

L’avortement au cœur de la bataille pour la Cour suprême

La question de l'avortement se retrouve au coeur de la bataille pour la Cour suprême après le départ du juge Kennedy. Ce magistrat jouait depuis trente ans un rôle d’arbitre au sein de la plus haute instance judiciaire américaine, se rangeant tantôt du côté des quatre juges conservateurs, tantôt du côté des quatre progressistes, notamment sur l’avortement. Le choix de M. Trump pour un conservateur risque bde faire basculer l’équilibre de la Cour suprême, qui tranche notamment les grands sujets de société. Le visage des Etats-Unis pourrait en sortir transformé pour des décennies. Les Démocrates pourraient ne pas pouvoir s'opposé au vote en raison des élections de "mid-term".

ZONES CLES : EUROPE | POLOGNE

Difficile application de la réforme judiciaire à la Cour suprême

La réforme de la Cour suprême polonaise déjà au centre d'un bras de fer entre le gouvernement conservateur de Varsovie et la Commission européenne pourrait bien virer au casse-tête. L'âge de départ à la retraite des juges fixé à 65 ans pourrait bien avoir une mise en pratique plus difficile que prévue. Seize des vingt-sept juges concernés ont déposé une demande leur permettant de continuer à exercer leurs fonctions comme la léglislation l'autorise. La Cour suprême risque de connaître la même situation que celle du Tribunal constitutionnel qui s'était retrouvé pendant plusieurs mois avec un nombre excessif de juges aux compétences contestées de part et d'autre.

ZONES CLES : ASIE | MALAISIE

Interpellation de l'ex-Premier ministre Razak pour corruption

L'ex-Premier ministre malaisien, Najib Razak, a été interpellé dans le cadre de l'enquête sur de vastes détournements au détriment du fonds souverain 1MDB. Cette affaire de détournements de centaines de millions d'euros a largement contribué à la défaite cinglante aux législatives de mai de l'ancienne coalition qui était au pouvoir depuis 61 ans et était dirigée par M. Najib. L'ex-Premier ministre, soupçonné d'avoir détourné environ 640 millions d'euros, a toujours nié toute malversation. Le nouveau Premier ministre, M. Mohamad, avait annoncé sa volonté de récupérer les fonds détournés de la société publique 1MDB, créée par M. Najib et endettée aujourd'hui de 10 milliards d'euros.

ZONES CLES : AFRIQUE | TUNISIE

Première femme élue à la tête de la municipalité de Tunis

Les soixante membres du conseil municipal de Tunis élus lors de l'élection municipale du 6 mai dernier, ont choisis après deux jours de scrutin de placé Souad Abderrahim à la tête de la capitale. Cette pharmacienne et candidate du parti Ennahda a déjoué tous les pronostics qui donnaient les clés de la ville au parti Nidaa Tounes. C'est la première fois qu'une femme occupera le bureau de maire de Tunis. Elle va devenir le symbole d'une femme élue, dirigeante d'une capitale du Maghreb et plus largement du monde arabe. C'est également une victoire pour son parti, Ennahda qui poursuit ainsi son entreprise de normalisation en propulsant une femme au sommet du pouvoir local.

ZONES CLES : AFRIQUE | CAMEROUN

Annonce du report d'un an des élections législatives

Le Parlement a adopté la prorogation d'un an du mandat des députés demandée par le président Paul Biya reportant les législatives à 2019 après la présidentielle. L'explication du report trouve son origine dans la difficultée d'organiser la même année et aux mêmes périodes des élections présidentielle, législatives et municipales. L’élection présidentielle prévue en octobre, n’a pas encore été convoquée par les autorités camerounaises. Elle se tiendra dans un contexte difficile alors que le groupe Boko Haram sévit toujours dans l’Extrême-Nord du pays et que les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont confrontées à une grave crise socio-politique depuis fin 2016.