Contexte d'exercice des médias au Mali
Cette page présente de manière succincte le pays, son paysage médiatique, ses autorités de régulations, les différentes organisations professionnelles du secteur et les associations de représentation ou de défense des journalistes, le niveau de liberté de la presse, ses médias publics et ses principaux groupes de presse.
Vue générale
: Le Mali est un Etat d'Afrique occidentale sans accès à la mer et bordé par le Sénégal, la Mauritanie, l'Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la Guinée. Sa capitale est Bamako. Le pays couvre une superficie de 1,24 million de km² et compte une population de 18 millions d'habitants. Le Mali a acquis son indépendance de la France en 1960. La langue officielle est le français. La Mali est traversé par le fleuve Niger tandis que tous le Nord du pays appartient au Sahara. Cinq grands empires africains se sont succèdé sur son territoire: l’empire du Ghana, l’empire du Mali, l’empire songhaï, le royaume bambara de Ségou et l'empire peul du Macina. A partir de 1880, le pays passe sous contrôle français et et devient une colonie sous le nom de Soudan français. Depuis 2012, le pays est en proie à l'instabilité notamment dans le nord avec la guerre de l'Azawad menée contre l'etat malien par la rebellion touareg et des éléments djihadistes. Cet affaiblissement de l'Etat malien nécéssite une intervention militaire.
Paysage médiatique
: Le Mali compte un environnement médiatique diversifié et pluraliste même si l'instabilité dans le nord du pays et la menace djihadiste reste problématique. La presse écrite est néanmoins développée. On dénombre une cinquantaine de journaux dans le pays mais leurs diffusions reste limitée. Comme dans de nombreux pays africains, la radio est la source d'information principale des maliens. Près de 300 stations de radio existent dans le pays mais elles restent essentiellement locales et financée en partie par des fonds d'organisations non gouvernementales. La télévision est peu répandue et seule la chaîne de télévision publique de l'ORTM à une portée nationale. Internet est utilisé par plus de 10% des maliens et propose des médias en ligne populaires auprès des élites éduquées et des maliens de la diaspora. Néanmoins de nombreux médias sont confrontés à des difficultées liées à leurs financements et leurs équipements.
Autorité de régulation
: Le Mali compte deux organismes de régulation des médias. Ils sont constitués par la HAC (Haute autorité de la communication) créée en 2015 pour remplacer le Haut Conseil des communications et par le Comité pour l'égalité d'accès aux médias publics chargé de veiller à ce que les partis politiques aient un accès égal aux médias publics.
Organisations professionnelles
: Il existe plusieurs organisations professionnelles liées aux médias et des syndicats de journalistes. On peut notamment citer l'ASSEP (Association des éditeurs de presse privés du Mali ), l'URTL Mali (Union des radios et télévisions libres du Mali), l'APPEL Mali (Association des professionnels de la Presse en ligne au Mali), l'AJSM (Association des Journalistes Sportifs du Mali), l'UNAJOM (Union Nationale des Journaliste du Mali) ou encore l'AJPM (Association des Journalistes Professionels des Medias Prives du Mali). A noter l'existence dans le pays de la Maison de la Presse qui fournit aux journalistes des lieux de travail, des centres de formation et un soutien pour la protection de leurs droits légaux. On y trouve également l'antenne locale de la MFWA (Media Foundation for West Africa).
Liberté de la presse
: La liberté de parole est garantie par la Constitution mais aucune loi ne garantit la confidentialité des sources des journalistes. Par ailleurs, le nord du Mali continue d'être une zone dangereuse et de nombreux reporters ne souhaitant pas s'y rendre sans escorte armée. Dans son rapport 2017 sur la liberté de la presse, Freedom House classe le pays comme partiellement libre. Dans ses rapports sur la liberté de la presse, l'ONG présente l'environnement légal, politique et économique des médias maliens. D'autre part, le Mali apparait à la 116e place dans le classement mondial de la liberté de la presse 2017 de Reporter sans frontières qui estime que rien est fait contre les assassins de journalistes.
Néanmoins, la désinformation prospère dans le pays depuis l'arrivée au pouvoir de la junte militaire avec dans l'ombre la Russie.
La désinformation vise notamment la France, notamment lors de la mise en scéne par Wagner de la découverte d'un charnier près de la base de Gossi.
La liberté d'expression et de la presse est également remise en cause avec l'interdiction de RFI et de France24 sur fond de tension avec Paris.
La junte reproche aux deux médias dont les rédactions sont indépendantes du pouvoir français d'avoir révélé les atteintes aux droits de l'homme par les Famas notamment lors du massacre dans le village de Moura.
L'information a pourtant été relayée dans l'ensemble des médias internationaux dont CNN, Al Jazeera, BBC...
Médias publics
: Les médias sous contrôle de l'Etat maliens sont placés sous l'autorité du Ministère de la communication. Ils comprennent l'agence de presse gouvernementale AMAP (Agence Malienne de Presse et de Publicité); le journal quotidien L'Essor et le groupe audiovisuel public ORTM (Office de radiodiffusion télévision du Mali).
Derniers faits marquants pour le Mali
Retrouvez une chronologie des derniers faits marquants de l'actualité malienne traités par les médias internationaux. Les évènements listés ne sont pas exhaustifs. Pour plus de détails, consultez les sources d'informations de l'onglet "médias".
⊛ Synthèse de la semaine du 25 septembre au 1er octobre 2023
SECURITE : Gao - Une position de l'armée a été attaquée dans la localité de Bamba près de Gao. L'aéroport de la ville a été par ailleurs le théâtre du crash dun Ilyushin Il-76 malien dans lequel des membres de Wagner seraient morts. Tombouctou - Les jihadistes du Jnim allègent le blocus de Tombouctou. L'ex-juge islamique, Houka-Houka Ag Alhousseini aurait joué un rôle clef dans les négociations. Celui-ci serait l'intermédiaire entre la junte et le Jnim d'Iyad Ag Ghaly. Des accrochages entre l'armée et des groupes jihadistes ont néanmoins lieu dans la région notamment à Acharane où les Famas auraient repoussé une attaque terroriste. Mopti - Le CSP, coalition de groupes armés du Nord, revendique l'attaque du camp militaire de Dioura après celles de Bourem et Léré. Malgrés ces réussites, des divisions apparaissent au sein de cette coalition de groupes armés signataires de l'accord de paix de 2015 avec le dépard du MSA. Ségou - Au moins 14 jeunes bergers ont été exécutés à Ndoupa dans le cercle de Niono par les Famas et leurs supplétifs de Wagner. Kidal - Les Famas ont procédé à des frappes dans la région de Kidal contre des rebelles du CSP. Les affrontements et les attaques se multiplient dans la région. POLITIQUE : Présidentielle : Bamako a annoncé le report de la présidentielle. La junte invoque la prise en compte de la nouvelle Constitution dans la loi électorale et la prochaine révision annuelle des listes électorales. Elle accuse une entreprise française en possession de données nécessaires à l'organisation du scrutin de bloquer le processus notamment la délivrance des cartes d'identité nationales biométriques. L'Etat malien doit plus de 5 milliards de FCFA à la société française Idemia. Malgré les impayés, cette dernière a soutenu le ministère de l'Administration territoriale jusqu'en décembre 2022, bien au-delà de la durée initiale du contrat. La classe politique a largement dénoncé la prolongation de la transition. Une indignation commune à des tendances pourtant très diverses. Certains y voient une démarche fallacieuse qui traduit la volonté de se maintenir au pouvoir. D'autres s'étonnent que la junte capable d'organiser le référendum constitutionnel lui étant favorable se trouve aujourd'hui dans l'impossibilité d'organiser la présidentielle et les autres élections.
⊛ Synthèse de la semaine du 6 au 12 février 2023
Diplomatie : Cedeao/UA : Depuis Ouagadougou où il était en visite, le ministre des affaires étrangères s'est associé à ses homologues guinéen et burkinabé pour demander aux organisations sous-régionales et régionales de lever les sanctions. Un axe Bamako-Conakry-Ouagadougou tente de se mettre en place. ONU : Les tensions avec les Nations Unies s'intensifient après l'expulsion de Guillaume Ngefa, chef de la division des droits de l'homme de la Minusma, accusé de partialité. L'expulsion intervient après l'intervention critique d'Aminata Dicko au Conseil de sécurité de l'ONU le 27 janvier et suit celle du représentant de la Cédéao et celle de l'ambassadeur de France, après le départ de Barkhane. Russie : Tournant le dos à ses alliés habituels, Bamako se jette dans les bras de Moscou. Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, était en visite dans le pays où il a été reçu par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta. Lavrov promet son aide face aux djihadistes. Politique : Alors que la junte pactise avec la Russie et abandonne à son sort les territoires de l'Azawad, trois groupes armés de la coalition des mouvements de l’Azawad (le MNLA, le MMA et le HCUA) ont fusionné à Kidal, ville malienne qu’ils contrôlent militairement depuis 2013. Dans le même temps, Amadou Albert Maïga, haut responsable du Conseil national de transition (CNT), tient des propos belliqueux à leur égard, arguant que "la tête du serpent est à Kidal" et que "la guerre est inévitable". Sécurité : Six nominations ont été annoncées à la tête de l'armée à l'issue du Conseil des ministres dirigé par le président de transition, le colonel Assimi Goïta. Un remaniement important au sein de la hiérarchie militaire, pour lequel aucune explication officielle n'a été donnée. Société : Selon le PNUD, la précarité économique est le facteur majeur du ralliement aux groupes extrêmistes. Vingt-deux mois de captivité pour le journaliste français Olivier Dubois.
⊛ Synthèse de la semaine du 30 janvier au 5 février 2023
Diplomatie : Le colonel Assimi Goïta a reçu son homologue burkinabé Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela pour des discussions sur le renforcement sécuritaire entre les deux pays et le partenariat avec la Russie. Dans le même temps, une médiation internationale écoutait à Kidal les doléances des groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015. Ils espèrent toujours sauver l'accord de paix alors que les tensions se multiplient avec la junte de Bamako. Ils reprochent notamment au gouvernement de transition leur abandon et mépris ainsi que de les exclure de la sphère malienne. Ce fossé qui se creuse avec Bamako conforte les déçus dans l'idée d'un Azawad indépendant. Iyad Ag Ghaly, le chef du JNIM a par ailleurs rencontré des représentants des groupes armés du Nord, signataires de l'accord de paix de 2015. Sans passer d'alliance, il espère concentrer les efforts de tous contre l'Etat islamique. Sécurité : Un médecin de l'OMS qui avait été enlevé à Ménaka a été relâché à Gao. Justice : Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, a mandaté ces experts indépendants, pour mener une enquête sur de "possibles crimes" de l'armée malienne et du groupe Wagner notamment dans la région de Mopti à l'encontre de la communauté Peule. Ils dénoncent des faits systématiques comprenant des exécutions extrajudiciaires et des viols qui entraînent un climat de terreur dans les populations et une impunité totale. Société : La défenseuse des droits humains Aminata Dicko est la cible d'une violente campagne de dénigrement et d'appel au meurtre sur les réseaux sociaux depuis qu'elle a dénoncé les exactions de l'armée malienne et de ses supplétifs russes devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Une plainte pour diffamation et haute trahison a également été déposée contre elle à Bamako par le Collectif pour la défense des militaires (CDM). Santé : L'ONU s'alarme du trafic de faux médicaments dans des pays du Sahel.
⊛ Semaine du 23 janvier au 29 janvier 2023
Politique : Des bruits d'un éventuel report des élections circulent à Bamako. Après Moussa Timbiné et ses partisans, une nouvelle vague de départs du parti RPM de l'ex-présideny IBK intervient avec Baba Moulaye qui fonde le Parti malien du travail et de la refondation (PMTR). Ousmane Ag Rhissa quitte lui aussi le navire pour la formation Codem. En fin de semaine, la Coordination des mouvements de l'Azawad se retire de la commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution du pays. Sécurité : Un médecin de l'OMS est enlevé dans la région de Menaka. Dans le même temps, Iyad Ag Ghaly du GNIM recrute et s'affiche personnellement dans la région de Ménaka où il défit les autorités de Bamako. Il s'affiche notamment avec des notables touaregs lui prêtant allégeance. Société : Le Haut-Commissariat aux réfugiés alerte sur de nouveaux déplacements de populations dans la région de Gao, notamment à N'tililt.
⊛ Semaine du 16 janvier au 22 janvier 2023
Politique : Les groupes armés du Nord, signataires de l'accord de paix de 2015, estiment que la partie gouvernementale n'est pas suffisamment engagée dans son application et que le nord du pays est abandonné à son sort par l'Etat malien. Ils exigent à nouveau une réunion en terrain neutre pour sauver l'accord. La police s'est par ailleurs expliqué sur la dispersion du cortège de l'imam Dicko arguant que les rassemblements étaient interdit. Justice : Les 49 soldats ivoiriens qui avaient été arrêtés et condamnés au Mali, sont arrivés à Bamako, à la demande du contingent allemand, dans le cadre de la Minusma. sécurité : Alors que Wagner est classé comme organisation criminelle par les Etats-Unis, une nouvelle vidéo de propagande anti-française et à la gloire du groupe circule sur les réseaux sociaux. La milice y est décrite en sauveur de pays africains maltraités par une France impérialiste. Lors d'une interview, l'ex-président français, François Hollande, rappelle pourtant qu'"en Afrique, les néo-coloniaux, ce sont les hommes de Wagner" et que le groupe de miliciens controversé vit des prédations qu'il opère dans les pays où il est implanté. L'ex-président français souligne par ailleurs que l'interviention Serval puis Barkhane est intervenue à la demande des Maliens et qu'elle n'a pas été un échec comme on l'entend souvent au Mali. Les faits semblent lui donner raison. Les djihadistes n'ont jamais autant pris l'initiative sur le terrain depuis le départ des français et ce malgré la présence d'hommes de Wagner et la réception par les Famas de moyens aériens russes. Les djihadistes frappent dorénavant dans le sud du pays. Selon Bakary Samb, directeur régional du centre d'études africain sur la paix, il y a même une compétition entre les forces terroristes depuis le départ de Barkhane. L'autre sujet d'inquiétude tourne autour de la viabilité de la Minusma. L'ONU semble hésité entre l'augmentation des effectifs des casques bleus ou leur retrait complet.
⊛ Semaine du 9 janvier au 15 janvier 2023
Politique : Des cérémonies auxquelles des membres du gouvernement ont participé ont ponctué la journée de la "souveraineté retrouvée" mais aucun rassemblement géant n'a été observé. Le gouvernement prépare toujours un référendum constitutionnel. Néanmoins, les partis d'opposition rejettent en bloc ce projet mais avec des stratégies différentes. L'imam Dicko a été pour sa part accueilli par nombre de ses partisans lors de son retour dans le pays. La foule a été dispersée par des tirs de lacrymogènes. Sécurité : Une double attaque a visé les Famas dans le centre du pays. Au moins 14 militaires ont été tués tandis que 31 djihadistes étaient neutralisés. Cest l'un des bilans les plus lourds depuis plusieurs mois.
⊛ Semaine du 2 janvier au 8 janvier 2023
Diplomatie : Le président de transition gracie les 46 soldats ivoiriens après une visite du président togolais Faure Gnassingbé, à Bamako, pour évoquer leur sort. Ils sont attendus à Abidjan. Cette libération intervient peu après la fin de l'ultimatum de la Cedeao. Néanmoins, l'organisation ne comptait pas sanctionner le Mali. Politique : L'ancien président de l'Assemblée nationale claque la porte du RPM, l'ancien parti d'IBK. Sécurité : Six personnes tuées dans une double attaque près de Bamako. Les attaques visaient le poste péage de Kassela et le poste de la garde civile de Markakongo, dans la région de Koulikouro.
⊛ Semaine du 26 décembre au 1 janvier 2023
Sécurité : Par les images et par les armes, les filiales sahéliennes de l’organisation Etat islamique et d’Al-Qaida continuent de se livrer bataille mais affichent leurs forces. Face à elles, les anciens rebelles du Nord montrent leur exaspération tandis que la junte au pouvoir démontre son impuissance et son incapacité à tenir ses promesses de reconquête des territoires perdus par l'Etat malien. Justice : Début du procès des 46 militaires ivoiriens soupçonnés d'être des mercenaires.
⊛ Semaine du 19 décembre au 25 décembre 2022
Politique : Faute d'être écoutés, les groupes armés suspendent leur participation aux instances de suivi de l'accord d'Alger. Diplomatie Une délégation ministérielle ivoirienne est arrivée à Bamako pour trouver un accord mettant un terme à l'affaire des 46 soldats ivoiriens. Les deux parties s'accordent sur un document commun. Sécurité : Alors qu'un travailleur humanitaire est enlevé à Gao, l'inquiétude grandie une semaine après la disparition du militant Ousmane Makadji.
⊛ Semaine du 12 décembre au 18 décembre 2022
Politique : Alors que la CMA attend toujours la réunion en terrain neutre qu'elle réclame sur l'accord de paix, le chef du Haut conseil islamique veut dire la vérité aux dirigeants de la transition. Diplomatie : L'Allemagne a annoncé le maintien de sa présence militaire dans le pays sous conditions. Sécurité : Les autorités n'ont toujours pas de nouvelle du prêtre allemand disparu il y a trois semaine. Deux policiers de la Minusma ont par ailleurs été tués dans une attaque à Tombouctou. Dans une vidéo, l'EIGS présente une cérémonie d'allégeance qui s'est tenue dans la zone des trois frontières Niger-Burkina-Mali démontrant la montée en puissance du groupe islamiste. Société : Les autorités renforcent le contrôle sur l'ensemble des ONG. Les ONG soutenues financièrement, matériellement ou techniquement par la France sont interdites. La mesure suscite interrogation et craintes dans le milieu associatif mais surtout parmi les milliers de bénéficiaires de ces ONG dans tous les secteurs. L'ONG suisse Appel de Genève est également interdite. Les sanctions américaines à l'encontre de Karim Keïta pour des affaires de corruption et de droits humains sont critiqué par le principal intéressé réfugié en Côte d'Ivoire et qui clame son innocence.
⊛ Semaine du 5 décembre au 11 décembre 2022
Politique : Choguel Maïga fait son retour après l'abrogation du décret nommant le colonel Abdoulaye Maïga Premier ministre par intérim. Les ex-rebelles de la CMA réclament pour leur part une réunion d'urgence sur l'accord de paix d'Alger. Diplomatie : Le ministre des affaires étrangères togolais à Bamako pour des négociations sur le sort des 46 soldats ivoiriens. Sécurité : Selon Guillaume Soto-Mayor, chercheur associé au Middle East Institute, l'EIGS menace l'unité du Mali et la stabilité de toute l'Afrique de l'Ouest. A Kita, les Famas et leurs supplétifs russes sont accusés d'exactions. Ils auraient tirés dans la foule et dévaliser les caisses de plusieurs boutiques. Société : La captivité du journaliste français Olivier Dubois atteint sont vingtième mois tandis que le militant Mamedy Dramé a été retrouvé. Malgré les tensions, la Biennale africaine de la photographie à Bamako ouvre ses portes. Trois semaines après l'interdiction des ONG financées par la France, les ONG attendent toujours des précisions et ont suspendu leurs activités. Bamako a justifié cette décision comme une aide "déshumanisante", un "moyen de chantage" et un "soutien aux groupes terroristes". Plus de 620.000 Maliens sont actuellement déplacés internes ou réfugiés dans les pays voisins. Ils ont fui les persécutions djihadistes mais aussi les exactions de l'armée malienne et de ses supplétifs russes.
⊛ Semaine du 28 novembre au 4 décembre 2022
Diplomatie : Un médiateur de la Cédéao vient dans le pays pour faire le point sur la transition. L'oganisation africaine donne par ailleurs jusqu'à janvier pour libérer les 46 soldats ivoiriens retenus par les autorités. Economie : L'OMVS et les autorités inaugurent le barrage de Gouina sur le fleuve Sénégal. Société : Les magistrats sont en grève contre un projet de loi réformant la Cour suprême.
⊛ Semaine du 21 novembre au 27 novembre 2022
Politique : Quatre mois après son malaise cardiaque, Choguel Maïga a été reçu par le colonel Assimi Goïta et devrait probablement retrouver ses fonctions. Un collectif de partis politiques s'inquiète de la gestion du pays. Des politiques et personnalités avaient demandé au préalable de suspendre la révision de la Constitution. Sécurité : Un rapport de la FIDH évoque une accélération des violations des droits humains en 2022. Le rapport sort alors que les Famas et leurs supplétifs russes et chasseurs dozos sont accusés de vols massifs de bétail. Diplomatie : Avec l'interdiction des activités des ONG financées par la France voulue par la junte, un pas supplémentaire est franchi dans l'escalade avec Paris, suscitant inquiétudes et questions des ONG. Paris regrette ce geste. Société : Les élèves et étudiants se mettent en grève pour une semaine tandis qu'un prêtre allemand disparait à Bamako. Près de 150.000 enfants déplacés par le conflit au Mali sont dépourvus d'identité légale et risquent d'être privés de leur liberté de mouvement.
⊛ Semaine du 14 novembre au 20 novembre 2022
Politique : La junte rend hommage à un juge islamique de Tombouctou proche des djihadistes. Nombre d'observateurs y voient une décision politique, liée à l'évolution des textes constitutionnels et du débat politique sur le rôle des autorités coutumières. Les associations maliennes de défense des droits humains dénoncent la décoration de Houka-Houka. Diplomatie : Suite au recours de la junte au groupe militaire russe Wagner, la France suspend son aide de 130 millions d'euros au développement pour le Mali. Paris maintient néanmoins son aide humanitaire et quelques soutiens à des organisations de la société civile malienne. La décision crée l'émoi au sein des ONG. Sécurité : Le Royaume Uni annonce un retrait de ses troupes déployées dans la Minusma en raison de la présence du groupe paramilitaire russe Wagner aux côtés des forces armées maliennes. L'Allemagne annonce également son retrait pour 2023. Enfin, la Côte d'Ivoire annonce aussi le retrait progressif d'ici août 2023 de ses 900 soldats déployés dans le pays. Cette décision est iée à l'incarcération de 46 de ses militaires. Ces départs inquiètent sur l'avenir de la force Minusma. Dans le même temps, de nouvelles allégations d'exactions sont avancées à l'encontre des Famas à Birga, dans le centre du pays.
⊛ Semaine du 7 novembre au 13 novembre 2022
Politique : Le juge islamiste de Tombouctou proche des djihadistes Houka Houka Ag Alhousséni pose des conditions à la réouverture des écoles. Il exige notamment le port de tenues conformes à l’islam et une stricte séparation des garçons et des filles dans les écoles, l'introduction de l'arabe et l'étude du coran dans l’enseignement, ainsi qu'un un enseignement rigoriste des préceptes de l'islam et le paiement obligatoire de la Zakat, l'impôt islamique. L'homme avait été arrêté par les forces françaises avant d'être remis aux autorités maliennes. Sécurité : Agnès Callamard, secrétaire générale amnesty, estime que l'insécurité augmente dans le pays. Le journaliste français Olivier Dubois est captif au mali depuis 19 mois. Société : Face à l'insécurité, plusieurs mouvements de désobéissance civile sont organisés. C'est notamment le cas dans le cercle d'Ansongo et la région de Gao où la grève est largement suivie. Dans le même temps, le général Gamou appelle les jeunes Touaregs à rallier Gao pour combattre l’EIGS tandis que Reporters sans frontières condamne les menaces contre le journaliste Malick Konaté.
⊛ Semaine du 31 octobre au 6 novembre 2022
Diplomatie : Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte burkinabé, s'est rendu à Bamako où il a rencontré le colonel Assimi Goïta. Sécurité : Alors que le nord du pays est à nouveau le théâtre d'affrontements entre groupes djihadistes, des témoignages dénoncent la descente musclée des Famas et de leur suppléants du groupes Wagner dans le village de Guelledjé, dans le cercle de Tenenkou durant laquelle au moins 13 personnes ont été tuées. Justice : Un procureur de Bamako a inculpé et mis sous mandat de dépôt, un écrivain malien et cinq autres personnes pour délit à caractère religieux pouvant causer des troubles à l’ordre public. Le Haut conseil islamique du Mali a notamment appelle à un vaste rassemblement à Bamako pour défendre l’islam après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle un homme tient des propos insultants et blasphématoire. Société : La chaîne Joliba TV News a été suspendue pour deux mois par la Haute autorité de la communication à la suite de la diffusion d'un éditorial qui s’inquiétait des dangers menaçant la liberté d’expression dans le pays. La presse dénonce cette suspension et s'inquiète de lamenace qui plane sur la liberté d'expression.