L'essentiel du 18 mai 2018

Au sommaire du jour: UE: Le sommet de Sofia marqué par le nucléaire iranien; Italie: Inquiétant programme de coalition gouvernementale; Burundi: Réforme constitutionnelle encadrée par le régime; Mexique: Margarita Zavala abandonne la présidentielle; Guinée: Démission du gouvernement de Mamady Youla; Nicaragua: Dialogue de sourds entre Ortega et opposants.

ZONES CLES : EUROPE | UE

Le sommet de Sofia marqué par le nucléaire iranien

Les Vingt-Huit étaient réunis en sommet à Sofia, avec les dirigeants de l’Albanie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Serbie, du Monténégro, de la Macédoine et du Kosovo. Au grand dam des six pays concernés, l'adhésion à l'UE censé être le principal sujet du sommet a été éclipsé par de brûlantes questions d’actualité liées à l'Iran, Gaza, le commerce et la relation avec Washington. L'UE tente notamment de bloquer les sanctions américaines contre les entreprises européennes. La Commission européenne devrait notamment lancer un processus lui permettant de bloquer les effets extraterritoraux des sanctions américaines pour les entreprises européennes voulant investir en Iran. Par ailleurs, nombre de dirigeants européens ont tiré les leçons des dernières vagues d’élargissement, estimant qu’elles ont plombé le projet européen. L'élargissement de l'UE à ces six pays se limitera donc à une coopération approfondie en attendant des jours meilleurs. Certains experts mettent cependant en garde contre cette prudence à l’égard de ces proches voisins qui pourrait bénéficier à la Russie, la Chine ou la Turquie.

ZONES CLES : EUROPE | ITALIE

Inquiétant programme de coalition gouvernementale

Après nombre de tergiversations, le programme de gouvernance concocté par La Ligue et le Mouvement 5 Etoiles a été rendu public. Une autre Italie y est dessinée : plus xénophobe, plus anti-européenne, plus laxiste sur les comptes publics, et dans l’ensemble, plus repliée sur elle-même. Plus incompétente aussi, comme soulignent la plupart des experts, surtout en matière d’économie et de relations internationales. Une première version du contrat avait affolé les marchés en proposant l'effacement de la dette italienne de 250 milliards d'euros détenue par la BCE. L'éventualité d'un "Italexit" ou d'une sortie de l'euro n'apparaît cependant plus dans le programme de gouvernement contribuant à calmer quelque peu les inquiétudes. L'Italie reste néanmoins face à l'impasse économique proposée par les populistes.

ZONES CLES : AFRIQUE | BURUNDI

Réforme constitutionnelle encadrée par le régime

Les Burundais ont voté lors d’un référendum sur une renforcer le pouvoir du président, Pierre Nkurunziza, et à lui permettre d’éventuellement rester en fonctions jusqu’en 2034. Si elle est adoptée, la Constitution autorisera M. Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, à briguer deux mandats de sept ans à partir de 2020. L’issue du vote ne fait guère de doute tant les voix discordantes ont été étouffées. La campagne référendaire a été marquée par des enlèvements, meurtres et arrestations arbitraires, selon des organisations de défense des droits de l’homme, qui dénoncent également l’absence de réel débat démocratique.

ZONES CLES : AMERIQUE | MEXIQUE

Margarita Zavala abandonne la présidentielle

L'ancienne première dame mexicaine Margarita Zavala, lointaine quatrième dans les sondages sur les intentions de vote à la prochaine présidentielle, à laquelle elle se présentait en indépendante, a annoncé retirer sa candidature. Son abandon pourrait donner un petit coup de pouce à un autre conservateur, Ricardo Anaya, actuellement en deuxième position pour les élections du 1er juillet derrière le candidat de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador. Malgré des sondages encourageants avant le début de la campagne, Mme Zavala n'a jamais percé et plafonnait récemment à 4,4% d'intentions de vote.

ZONES CLES : AFRIQUE | GUINEE

Démission du gouvernement de Mamady Youla

Le premier ministre guinéen Mamady Youla a présenté la démission de son gouvernement, deux mois après la promesse du président Alpha Condé de procéder à un "grand remaniement ministériel" et après une série de grèves et de manifestations, dont certaines meurtrières. Le 8 mars, après des semaines de manifestations organisées par les syndicats d’enseignants pour réclamer des augmentations de salaires et par l’opposition pour contester le résultat des élections locales du 4 février, le chef de l’Etat avait été hué par des femmes pendant une cérémonie organisée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

ZONES CLES : AMERIQUE | NICARAGUA

Dialogue de sourds entre Ortega et opposants

Après un mouvement social contre la réforme des retraites où au moins 58 personnes ont été tuée dans des manifestations violemment réprimée, un dialogue national a été lancé sous l'égide de la Conférence épiscopale du Nicaragua. Le rendez-vous a néanmoins tourné au dialogue de sourds tans les positions semblent irréconciliables entre les représentants de la société civile, du secteur privé et des étudiants et Daniel Ortega. Ce dernier et les étudiants se sont notamment renvoyé la responsabilité des violences. A aucun moment, Ortega n’a ordonné la fin de la répression, comme l’exigeaient tous les participants.